Tourner son regard ver sois!
Aux altitudes de base de l’Himalaya.
Chaque matin quand j’ouvrais mes fenêtres, j’admirais la
chaîne des Anapurnas.
Le soir, le ciel étoilé était d’une magnificence indicible.
Ce ciel était un vertige de beauté.
Nous ne pouvions plus en Europe, à cause de la pollution, connaître de telle splendeur - et nous ne
sommes, dans mon récit, qu’en 1974.
Je m’accrochais à ce pays, je m’accrochais à mon voyage.
Je me resserrais contre moi-même. Si loin physiquement et moralement de ce que
j’avais pu connaître, de ce qui fût mon « éducation », où plutôt une
absence d’éducation; avec un père mort, une mère hystérique, dépressive,
toujours couchée dans son lit, et un beau père violament égoïste et brutal.
J’étais fier de moi !
D’être là !
D’avoir traversé tout un continent par des moyens pénibles, d’être
dans ces brumes népalaises, et de pouvoir regarder tout un univers étrange, somptueux, au fond de mes yeux.
C'était un vrais premier bilan, de ma petite vie.